En décembre 2010, elle a travaillé avec les femmes de l'association Benkadi (amitié) pour faire, avec elles, de l'alphabétisation et de la couture.
Pour aller au Pays Dogon, vous passez sans le voir dans le village de Waïlirdé, à la sortie de Sévaré. Les maisons sont éparpillées sans ordre apparent de part et d'autre du "goudron" (la route). Quelques "hangars" (auvents) de bois et de bottes de tiges de mil sous lesquels des fillettes vendent des arachides. Quelques petits enfants jouent en criant ...
Si vous arrêtez votre voiture, en descendez et si vous faites quelques pas ... à l'heure où se termine la classe, vous vous retrouvez dans un nuage de poussière et une nuée d'enfants ...
Chaque matin, Tchédo confectionne de petits sachets de couscous pimenté qu'elle vend à midi aux élèves car il n'y a pas de cantine.
Il y a deux ans, avec une trentaine de femmes de Waïlirdé, elle a créé l'association BENKADI (amitié).
Cette association a pour buts l'alphabétisation et la formation, le développement de petites activités lucratives, la planification familiale et la lutte "contre les pratiques néfastes chez les femmes". Cette association souhaite aussi participer au développement de la commune.
L'année dernière, Aly, le frère de la présidente, serveur dans l'hôtel où je passais régulièrement quelques jours lors de mes séjours au Mali, m'a parlé de cette association et m'a demandé si je voulais connaître les femmes de Waïlirdé.
Cette année, elles m'attendaient pour faire un peu d'alphabétisation et de la couture.
Invitée le jour de la Tabaski, fête du mouton, j'ai pu faire des photos de toutes les femmes avec leurs vêtements de fête.
L'achat de cahiers pour l'apprentissage de l'écriture m'a donné l'occasion de visiter avec Aly le grand marché de Sévaré.Dans ce marché, Lalla et Koro, adhérentes de Benkadi, vendent l'une des plats cuisinés, l'autre du poisson péché dans le Bani.
Chaque fois que j'ai voulu mangé des "capitaines" que je lui ai achetés, elle me les a écaillés et vidés. Je les ai cuisinés sur le grill, au court-bouillon et frits dans l'huile.
Pendant deux semaines, chaque après-midi, sous le manguier de la cour de la maison de Tchédo, j'ai essayé d'apprendre à une vingtaine de femmes qui ne sont pas allées à l'école à écrire leur nom.
Sur de nattes, avec les bébés, ces jeunes femmes se sont appliquées inlassablement à écrire des lettres pour arriver finalement à écrire leur nom.
Une dizaine d'entre elles qui savent écrire ont copié sur leur cahier les comptines que leurs enfants apprennent à l'école. Et aussi elles ont aidé celles qui avaient des difficultés.
Tous les samedis après-midi, elles se réunissent pour discuter des projets à mettre en oeuvre pour améliorer leur vie dans le village : création d'un jardin d'enfants, achat d'un moulin à mil, achat d'une moto pour aller au marché éloigné de plusieurs kilomètres et électrification des maisons avec des panneaux solaires.
Bien sûr, pour réaliser tout cela, elles recherchent des aides financières sous forme de prêts ou de dons.
Mais, il me semble qu'elles ont surtout besoin d'encouragements et de considération pour avoir la patience et le courage de mener à bien leurs projets.
D'apprendre à écrire dans un cahier leur a permis de comprendre un peu ce que font leurs enfants à l'école.
Avec une machine à coudre à pédale, louée pour une journée, nous avons confectionné des couvertures pour les cahiers avec du tissu utilisé pour faire des jupes et des pagnes.
En faisant cela, elles pourront aider leurs enfants à prendre soin de leurs cahiers.
Si vous passez par Waïlirdé et si vous voulez être accueillis chaleureusement loin des sentiers touristiques, allez à la rencontre de ces femmes ; là est la vraie vie des Maliennes.
Elles vous attendent ... Contact : Aly FADEL fadelali31@yahoo.fr